Juin 132012
 

Panneau EXPERTISE ISRI

management des hommes
(parti pris)

ATTENTION :
Le management vu par ISRI est particulièrement innovant et convient seulement aux décideurs des organisations privées ou publiques ayant un esprit d’entreprise et de gagnant.
Pour le dire autrement, l’expertise ISRI ne convient pas aux décideurs qui pensent qu’innover en matière de Ressources Humaines est un risque.

Le sociologue Denis Segrestin, dans son livre « Les chantiers du manager » (Armand Colin) modélise toute action de management en considérant trois facteurs à combiner :

–  des idées ou des projets mus par des acteurs ayant une INTENTION,
–  des dispositifs ou des CONTEXTES dans lesquels l’action se déploie,
–  des actions et des appropriations faites par des ACTEURS LIBRES qui la reconnaissent et l’entérinent.

Manager la diversité (ISRI)Sans jamais édicter de recettes ou de règles prêtes à l’emploi en matière de management, ISRI a pris la décision d’être pionnier plutôt que suiveur. Nous voulons résolument participer à inventer aujourd’hui les pratiques du management de demain.

En effet, nous considérons que les principes mêmes du management actuel ne permettent plus (peut-être même, empêchent ou, tout du moins, freinent) les organisations de s’adapter au contexte sans cesse mouvant des circonstances.

Pour notre part, nous sommes convaincus  que les salariés sont suffisamment aptes et intelligents pour se « manager tout seul » dans la plupart des circonstances. Pour eux, le ‘management’ tel qu’on le pratique encore, leur semble uniquement produit dans le seul intérêt de l’organisation, et quelquefois à leur détriment alors qu’il devrait viser des intérêts compatibles acteurs-organisation.

Autrement dit, les salariés savent désormais que le management d’aujourd’hui fait obstacle à leur réussite.

Également, les décideurs prennent de plus en plus conscience que l’éveil de leurs collaborateurs est la condition sine qua none de l’optimisation de leur structure. Ils semblent ainsi vouloir tourner définitivement la page de la révolution post-taylorienne.

En effet, les décideurs abandonnent peu à peu aujourd’hui les grandes lignes du management d’antan tels que le management des compétences, de la qualité, le knowledge management, des processus, de projet, des connaissances et le mythe du pilotage automatique par des progiciels de gestion managériale intégrés. Il considèrent, véritablement désormais qu’il faut miser sur le potentiel humain en le considérant comme une intelligence, une qualité, une force de proposition, un projet, un processus, un atout.

Voir quelques formations et quelques prestations ISRI en matière de management innovant

L'auteur

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 Publié par le 13 juin 2012
Jan 302012
 

Faut-il brûler PowerPoint ?
Chronique publiée le 30.01.2012 sur Le Journal du Net

Après une longue carrière dans la presse financière et dans le conseil en communication, Gilles Prod’homme, a développé une nouvelle approche du management et du leadership à partir de la philosophie. Il a publié une dizaine d’ouvrages sur le management, le développement personnel et la philosophie (Dunod, Eyrolles). Aujourd’hui, il intervient comme consultant et formateur ISRI, auprès d’un public de décideurs.
Philosophie Gilles Prod'Homme isri franceL’auteur
Gilles Prod’Homme,

philosophe
journaliste
consultant-formateur en management


La critique des fondamentaux du management et de ses outils a récemment trouvé une nouvelle illustration avec la remise en cause de la surexploitation de PowerPoint. Le réflexe qui nous pousse à employer le célèbre logiciel de Microsoft, s’avère riche d’enseignements. Décryptage.

Des top managers aux étudiants, l’usage systématique des « slides » a construit une véritable matrice mentale aujourd’hui partagée par des centaines de millions d’êtres humains.

L’épisode qui a eu les honneurs d’Internet pendant des semaines, illustre à merveille les dérives d’une utilisation non maîtrisée, c’est-à-dire non pensée, du fameux logiciel de présentation du pack Microsoft :

En 2010, le New York Times, sous le titre, « Nous avons rencontré l’ennemi et c’est PowerPoint » présentait les remarques narquoises, voire franchement hostiles, de membres du haut commandement en charge des forces de l’OTAN déployées en Afghanistan. Face à l’accumulation de présentations PPT toujours plus nombreuses et surtout, truffées de schémas devenus illisibles à force de complexité, les militaires ont parlé sans langue de bois : « Lorsque nous aurons compris ce slide nous aurons gagné la guerre », « PowerPoint est en train de nous rendre complètement idiots »,  « L’utilisation de Power Point à outrance est dangereuse car elle donne une illusion de contrôle sur une situation donnée».  Je renvoie les lecteurs intéressés, au blog du journaliste Francis Pisani.

Le PowerPoint « pollueur » c’est toujours celui… des autres

Ces propos en disent long sur l’exaspération, pour ne pas dire plus, des décideurs (en l’occurrence des militaires) sur la pandémie de « diapositivite » qui sévit sur nos ordinateurs. Les victimes, ou supposées telles, souhaitent identifier les responsables. Parmi les cibles visées : l’hégémonie de Microsoft cherchant à imposer ses standards informatiques, les consultants, incapables d’aligner trois phrases sans infliger à leurs auditeurs une batterie de schémas, les experts, les ingénieurs, les publicitaires, les responsables marketing, bref, tous ceux dont le métier repose pour partie sur la conviction par l’argumentation. Exception notable : jusqu’à présent, aucun responsable politique n’a eu l’idée de manipuler PowerPoint pour exposer ses  idées à la presse.

Évidemment, la grogne naît du trop-plein, exactement comme l’abus de chocolat conduit invariablement  à la nausée. A cet égard, force est de constater que nous sommes tous responsables.

En clair, les « victimes » de l’inflation de PowerPoint l’exploitent également sans vergogne. Et il en va de la manie du PowerPoint comme de l’obsession du reporting : on supporte difficilement le soi-disant excès de schémas, de tableaux et de matrices de ses collaborateurs, mais on a soi-même la main lourde quand on produit une présentation ou un rapport, qu’autrui jugera tout aussi insupportable.

Pour revenir à l’exemple cité au début de cette chronique, certains généraux américains ont osé jouer la rupture en interdisant purement et simplement le recours à PowerPoint lors de certaines réunions de travail. Attitude radicale, dont les managers devraient toutefois s’inspirer. Comment ? Tout simplement,  en établissant une authentique cartographie des réunions avec ou sans PPT. Et en ayant la ténacité de faire respecter les bonnes résolutions prises.

Obstacle à la communication dans certains contextes, un slide construit pour éclairer – et non pour impressionner – peut, à d’autres moments, favoriser la réflexion. Et puis, un slide peut être parfaitement iconoclaste ! Tout comme dans un film bien construit, une virgule sonore vient souligner l’importance de l’action en cours, un slide intelligent peut faire ressortir une idée féconde.

Seul problème : le « PowerPoint management », autrement dit, l’apprentissage de la gestion intelligente des diapositives, ne figure pas encore au catalogue des compétences attendues chez un manager.

Une fois posé ce cadre, il devient possible d’éliminer une série de faux problèmes :

La crainte du « formatage mental » ne vaut que pour ceux qui ont déjà abdiqué l’exercice de la réflexion personnelle. Les autres prennent PPT pour ce qu’il est : un outil, d’ailleurs excellent, mais rien d’autre. En pratique, il faut prendre une bonne fois pour toutes la décision, car c’en est une, de ne plus se laisser impressionner par l’effet de masse. Les auteurs d’études et autres rapports travaillant au sein d’officines, cabinets, groupes de pression et autres think tanks, entassent, chacun le sait, tableaux abscons et renvois de notes superfétatoires. Mais une fois retiré l’habillage que reste-t-il ? Telle est l’unique question à se poser.

Privilégier l’audace d’une pensée réellement personnelle

Enfin, lorsqu’on est soi-même l’émetteur du contenu (étude, présentation…) l’autre interrogation essentielle à envisager froidement est la suivante : « Pourquoi est-ce que je ressens le besoin de rajouter une cinquième diapositive, alors qu’en mon for intérieur, je sais que trois suffisent amplement ? ». Si la tentation du quantitatif vous taraude, c’est que vous êtes en passe de transformer l’outil en prothèse. Et que vous avez passé par pertes et profits, l’incontournable dialectique au cœur de tout acte de communication :

message/médium, contenu/contenant (…).

Les traditions mystiques d’Orient et d’Occident affirment que l’intellect est certes un bon serviteur mais toujours un mauvais maître. La remarque s’applique à merveille à nos chers fichiers PPT.

En conclusion, ce n’est donc pas PowerPoint qu’il convient de brûler, mais bien plutôt une forme de paresse intellectuelle qui nous fait préférer un usage irraisonné de l’outil, à l’audace d’une véritable réflexion personnelle. Attitude par définition plus exigeante.

Nov 142011
 

L’entreprise, nouveau territoire des philosophes ?
Chronique publiée le 14.11.2011 sur Le Journal du Net

Après une longue carrière dans la presse financière et dans le conseil en communication, Gilles Prod’homme, a développé une nouvelle approche du management et du leadership à partir de la philosophie. Il a publié une dizaine d’ouvrages sur le management, le développement personnel et la philosophie (Dunod, Eyrolles). Aujourd’hui, il intervient comme consultant et formateur ISRI auprès d’un public de décideurs.
Prod'Homme Gilles Photo ISRIL’auteur
Gilles Prod’Homme,

philosophe
journaliste
consultant-formateur en management


Avec son célèbre « J’accuse »  publié dans le journal L’Aurore en janvier 1898, à l’occasion du procès Dreyfus, Emile Zola, donnait, d’une certaine façon, le coup d’envoi de la tradition de l’intellectuel à la française : un producteur d’idées surgissant dans les affaires publiques, au nom de valeurs morales.

Plus près de nous, Jean-Paul Sartre, ou dans un genre différent, Michel Foucault, ont déployé une réflexion philosophique des plus puissantes dans le champ politique.

Certes, le passage à l’action s’est accompagné de son cortège d’erreurs et de bévues. Mais une idée a survécu au naufrage. La « philo » n’est pas une discipline incapable de franchir les portes de l’université. Au contraire, sa finalité est de se confronter au réel. A sa manière, Platon, penseur politique autant que philosophe, n’avait pas dit autre chose.

Ici et là, donc, les philosophes conseillent, ouvertement ou avec discrétion, nos responsables politiques. Rien de nouveau sous le soleil. Mais depuis le tournant des années quatre-vingt dix, grosso modo, sous l’impulsion des « cafés philo » (cf. souvenons-nous un instant du regretté Marc Sautet), plusieurs professionnels du concept ont sauté le pas pour investiguer un nouveau territoire : l’entreprise.

Le Philosophe et le Manager

A priori, tout oppose les disciples de Kant ou de Husserl et les champions du CAC 40. L’argent, la rentabilité, le profit, la productivité, n’ont-ils pas été condamnés siècle après siècle, par les penseurs, d’Aristote à Théodore Adorno ? A première vue oui. Mais d’autres (Spinoza, Hegel, Simmel…) ont exprimé des idées plus nuancées. Pas sûr, donc, qu’entre le Philosophe et le Manager, le mur de l’incompréhension soit objectivement insurmontable.

Les philosophes ont donc pénétré dans l’entreprise. A cet égard, on lira avec profit l’ouvrage clé d’Eugénie Vegleris (cf. La consultation philosophique, éditions Eyrolles), de même qu’on saluera le gros travail de réflexion-action fourni par l’association au nom explicite, Philosophie & management. Fait révélateur : allonger la liste des « parties prenantes » devient chose facile.

Puisque les philosophes sont des praticiens revendiqués du « questionnement », adressons-leur, justement, une question directe, dont l’auteur de cette chronique ne s’exonère pas : pourquoi se concentrer sur l’entreprise ? Examinons les réponses. 

Pour échapper à la carrière de « prof » jugée plus guère excitante ? C’est souvent le cas, mais pas toujours.

  •  Pour gagner de l’argent ? A ma connaissance, aujourd’hui encore, aucun des consultants-philosophes en présence sur le « marché » français, ne roule sur l’or. Le ratio énergie/temps investi/gain horaire est hautement dissuasif. Voire décourageant.
  • Pour réussir à l’échelle de l’entreprise, les transformations si difficiles à obtenir au niveau de la société ? Très probablement. Raison pour laquelle, à mon sens, avec bonne volonté, sinon un brin de naïveté, nos philosophes poussent toujours plus loin « la mise en œuvre » de leurs réflexions : accompagnement individuel, missions de conseil et depuis une date récente, formation (intra et inter). Certains s’appuient sur des méthodologies quand d’autres les rejettent. Un débat en soi.

Or, autre question, tout aussi essentielle, est-ce là, ce que les managers attendent des philosophes non d’entreprise, mais en entreprise ? Eh bien… oui et non.

De la tension naissent les possibilités d’équilibre

Oui, car aucune analyse, fût-elle géniale, ne peut suffire pour un décideur. Une évidence qu’il est bon de rappeler.

Non, car le risque est de voir les philosophes singer les consultants, bref, faire du « consulting », mais en moins bien et perdre ainsi leur vertu d’impertinence. Les décideurs commencent à sentir, confusément, le danger d’une « philosophaillerie » qui deviendrait une « practice» parmi d’autres.

Le point d’équilibre à trouver réside très exactement au point d’intersection de ces différentes lignes de tension (elles sont inévitables et peut-être même souhaitables). Entre le philosophe bien en peine de fournir à son client une facture d’honoraires en bonne et due forme (figure pittoresque mais devenue rare, convenons-en) et le penseur-requin incapable de sortir de ses « PPT » (j’y ai consacré une chronique ici), une géographie mentale émerge sous nos yeux : l’affirmation d’une vitalité de la pensée qui sait rester lucide, une volonté d’intégration du réel mais sans « réductionnisme », une stratégie de formation des hommes sans « conformation » des esprits.

En synthèse, un pari difficile autant que nécessaire.

Oct 252011
 

Pourquoi le nécessaire redéploiement du management passe par la philosophie

Chronique publiée le 25.10.2011 sur Le Journal du Net

Nées il y a 50 ans, les théories du management ne sont plus en phase avec les besoins d’organisations mondialisées, financiarisées et technologiques. Le recours à la philosophie pose les bases d’une refonte du management à condition de combiner regard philosophique et passage à l’opérationnel.


Liminaire

Liminaire

Les crises à répétition dont nul ne voit l’issue, accompagnées de leur cortège de désordres, conduisent les entreprises, bon gré mal gré, à s’interroger sérieusement sur la pertinence générale de leur « business model » (stratégie, organisation, procédures, processus). L’explosion de la bulle Internet en 2000, la débâcle d’Enron et d’Arthur Andersen – mais qui s’en souvient –  ou plus de près de nous, la crise financière de septembre 2008 qui a emporté Lehman Brothers et plus récemment encore le démantèlement de Dexia, les menaces de « défaut partiel » dans la zone euro, sont autant de signes révélateurs d’une rupture majeure.

A condition de savoir les interpréter et d’en tirer les enseignements adéquats. Implicitement ou non, les méthodes de management déployées en continu pendant des décennies sont aujourd’hui ouvertement remises en cause. Par les entreprises d’abord, mais également par quelques sociétés de conseil, voire, certaines écoles de commerce.

Le terme même de management est contaminé, contesté, parfois rejeté. Du personnel politique au citoyen en passant par les décideurs économiques, chacun sent bien, au fond, qu’un modèle a vécu et qu’il sera dorénavant impossible de fonctionner sur le mode ‘business as usual’, ne serait-ce qu’en raison de la contrainte écologique, de l’avènement d’un monde pluri-polaire et de la propagation des NTIC.

La 'philo' peut transformer l'organisation

La « philo » peut transformer l’organisation

Une discipline est capable de produire un effet d’entraînement dans la nécessaire transformation des organisations : la philosophie. Le CV de la ‘philo’ est impressionnant.

Paradoxalement, la philosophie tire son actualité de son… ancienneté. Elle affiche 27 siècles d’expérience, pour se limiter à la pensée occidentale, sur l’homme, le monde, la société, l’économie l’entreprise, la science, jusqu’aux  technologies. Son pouvoir ? Embrasser le phénomène humain dans sa totalité à l’aide des concepts à la fois massifs et nuancés.  Les concepts en question  concernent la société en général et chacun de nous en particulier, dans notre qualité d’individu, autrement dit, de sujet pensant, pour paraphraser Descartes. Non seulement la « philo » peut – mais elle doit – déboucher sur des scénarios d’action précis.Le cas du secteur banque finance, régulièrement sous le feu des critiques et à la recherche d’un nouveau souffle, est intéressant à observer. Malgré une incontestable prise de conscience, les banques n’en finissent plus, par exemple, de s’empêtrer dans leurs projets de RSE, de développement durable ou de business « éthique ». Et à cela, rien d’étonnant puisque les hauts dirigeants de la place, faute d’avoir appris à distinguer et articuler les notions de morale, d’éthique et de déontologie, ne savent pas concevoir les politiques adéquates et encore moins les impulser. Pourtant, ils sont les garants naturels des projets transversaux/entrepreneuriaux/sociétaux qui affectent l’organisation dans toutes ses dimensions, du mode de production des offres, jusqu’à l’image véhiculée auprès de la société civile et des médias.

Prévenir les conflits, dépasser les obstacles, c'est possible

Prévenir les conflits, dépasser les obstacles, c’est possible

Autre exemple : les conflits de personnes, endémiques dans les équipes. Il existe différentes techniques, dont l’assertivité, comme mode de résolution. Sur le terrain, ces techniques ont démontré leur utilité. Mais, pourquoi ne pas faire un pas au-delà en analysant, en amont, ce qu’est un conflit et surtout comment chacun le perçoit d’abord et le vit ensuite. Cette intervention sur les représentations mentales est, typiquement, un travail de philosophe. De plus, ce travail de clarification en commun créé les conditions d’un dialogue, même critique. A tout le moins, une ligne de communication minimale peut être établie. Depuis cette position, le déploiement des techniques usuelles produit un effet démultiplié. Ces « combinatoires »  à la Leibniz constituent autant de voies de passage pour les managers.

Cette vision, tout sauf naïve, suscite toutefois une objection qu’il faut lever. Ainsi, les décideurs peuvent bien sûr continuer de manager à cout terme en laissant de côté tout réel travail de réflexion, attitude encore courante, mais à long terme, cette position est intenable. Les distorsions entre les valeurs revendiquées et des pratiques mal définies et pilotées dans le flou, engendrent des dysfonctionnements finalement très coûteux au figuré comme au propre. Aujourd’hui, l’effet d’entraînement entre le discours diffusé par les responsables et l’action « au niveau du terrain » ne cesse de s’affaiblir. C’est pourquoi, progressivement, les entreprises, plus par contrainte que par conviction, acceptent d’explorer des voies plus fécondes. La philosophie en est une.

Un 'diagnostic philosophique' pour agir avec lucidité

Un « diagnostic philosophique » pour agir avec lucidité

La méthode à déployer se résume simplement : après une phase, rapide mais intense de « diagnostic philosophique », le passage à l’opérationnel auprès des personnes ou des équipes est systématiquement construit au cas par cas, en puisant, sans interdit, dans l’intégralité des sciences et des représentations humaines, de la sociologie au cognitivisme, en passant, le cas échéant, par l’art.

Dans la mesure où elle intègre au lieu d’exclure, cette approche évite deux écueils évidents :

  • d’une part, se cantonner à une réflexion de portée philosophique, mais déconnectée des processus réels de transformation,
  • d’autre part, se limiter à une répétition compulsive de méthodes aujourd’hui à bout de souffle.

Pour reprendre une image connue, il est indispensable d’adopter la stratégie de l’hélicoptère, c’est-à-dire opérer un mouvement de va-et-vient permanent d’une position en surplomb, nourrie des travaux des plus grands penseurs de l’humanité, vers les réalités humaines les plus concrètes.

Où l'on reparle des vertus de la culture générale

Où l’on reparle des vertus de la culture générale

Contrairement aux cabinets classiques qui continuent de miser sur l’inévitable tandem junior/senior, des missions de conseil partant d’une réflexion philosophique exigent des profils justifiant d’une forte expérience humaine, armés d’une forte culture générale – une vertu qui opère un retour en force- ce qui leur confère l’intelligence de la situation et surtout en auto-transformation constante. Rien n’est plus contreproductif que le consultant, enfermé dans un savoir clos, statique. En fait, beaucoup d’entreprises recherchent un modèle alternatif.

Auprès du grand public, la philosophie est devenue un phénomène de société, comme en témoignent quelques beaux succès de librairie. Elle est un également un atout pour penser et vivre l’entreprise autrement. Mais précisément, si on veut éviter qu’elle ne devienne à son tour la énième tarte à la crème en vogue dans le monde du management, il est impératif de fédérer les idées et les énergies autour d’offres structurées, normées et en dynamique constante.

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Juin 252010
 

L’INFLUENCE PAR L’ÉCOUTE
Chronique publiée en juin 2010 sur Place des Réseaux

Prod'Homme Gilles - L'entreprise, nouveau territoire des philosophes par Prod'Homme Gilles - L'influence par l'écoute (ISRI)Une mine de renseignements à exploiter

Faute d’observer et d’écouter les autres avec suffisamment d’attention, nous passons tous les jours à côté d’informations et de renseignements qui pourraient être très utiles pour la pratique de l’assertivité. Dans la vie en entreprise, les individus, par leur comportement verbal ou gestuel, traduisent ou trahissent sentiments, émotions, dispositions amicales ou antipathiques.

 

Apprendre à écouter

Apprendre à écouter, ce que vous pouvez concrètement attendre d’une telle démarche

Évidemment, étudier l’attitude de ses collaborateurs permet au manager avisé de gérer au mieux ses effets assertifs et d’éviter ainsi perte de temps et d’énergie. En clair, la communication en mode assertif est d’autant plus efficace qu’elle tient compte des différences de personnalité.

  • À un extraverti sachant bien s’exprimer et aimant répondre du tac au tac, on pourra réserver des formules assertives très marquées :
    « Paul, expliquez-moi pourquoi vous n’avez pas encore trouvé le temps de contacter Lambert, un de nos meilleurs clients. J’aimerais que nous prenions le temps de nous expliquer franchement sur ce point. »
  • Avec une personne plus introvertie, peu à l’aise à l’oral, il conviendra d’adopter un ton plus nuancé :
    « Mireille, je sais qu’on a tous beaucoup de boulot en ce moment. Mais il y a quelques jours, souvenez-vous, nous avons évoqué le cas Lambert. Avez-vous pu faire le nécessaire ? ».

Dans les deux cas de figure, le but est identique : s’assurer que Lambert a bien été contacté alors que seul le mode d’exposition des arguments change.

Ces exemples, sont sans doute extrêmes, tant les différences de comportement entre l’extraverti et l’introverti sont facilement perceptibles, même des moins psychologues, mais d’autres observations, plus subtiles, sont tout aussi révélatrices et riches d’enseignements.

Par exemple, beaucoup de personnes attirent l’attention par des plaintes et des récriminations permanentes. C’est une façon de manifester, souvent de manière indirecte, leur colère et leur frustration : « dans cette baraque, rien ne fonctionne normalement ! » ; « On se moque de nous ici. Les boulots intéressants vont toujours aux mêmes. »

Manière non assertive et manière assertive

Manière non assertive et manière assertive

Le réflexe usuel, en pareil cas, est de passer outre aux incessantes récriminations d’une telle personne. Mais bien souvent, cette attitude (proche de celle de l’enfant) traduit un besoin d’approbation et de valorisation. Du reste, il n’en faut pas plus, pour recadrer les éternels récalcitrants. Pour reprendre le même exemple, voici comment procéder.

  • manière non assertive : « Dans cette baraque rien ne fonctionne normalement » ; « Écoutez mon vieux, si vraiment vous ne vous plaisez pas ici, personne ne vous retient ! » ;
  • manière assertive : « Dans cette baraque rien ne fonctionne normalement » ; « Certes, rien n’est parfait, ici comme ailleurs, mais pouvez vous m’indiquer un point précis révélateur d’un dysfonctionnement grave dans cette entreprise ? » ; « Eh bien la direction ne nous consulte jamais… et le photocopieur est toujours en panne. Sans parler de la machine à café » ; « A quels signes jugez-vous que la direction ne nous consulte pas suffisamment ? J’aimerais recueillir votre avis sur ce point. »

Analyse des deux manières : Dans le premier cas de figure, la communication débouche très vite sur une fin de non-recevoir. Souvenez-vous que, hormis cas exceptionnels, une répartie agressive ou « bien sentie » est totalement contraire à l’esprit assertif. En renvoyant la personne à ses propres interrogations non seulement vous ne recueillez aucune information, mais vous brisez un lien relationnel.

Dans le second cas de figure, au contraire, l’acte de communication se conclut par un acte assertif positif. Vous recueillez différentes informations auprès de la personne (en effet, peut-être a-t-elle réellement perçu, un manque de considération de la part de la hiérarchie). De plus, par un subtil jeu de questions/réponses vous amenez la personne à recadrer elle-même son point de vue. Très souvent, les récriminations individuelles portent plus sur un climat général que sur des faits concrets. Assez souvent, les rouspéteurs rapprochent des constats de niveaux différents (cf. une remarque de portée globale sur le management de l’entreprise suivie d’une anecdote sur un matériel jugé défectueux).
La pratique du dialogue concourt à renforcer la qualité de communication dans une équipe ou un service… à condition bien sûr de ne pas jouer au professeur, au consultant, au psychanalyste, au redresseur de torts ou au donneur de leçons. Bref, une certaine humilité doit toujours présider aux échanges interpersonnels.

Toutefois, si vous décidez de communiquer en mode assertif, tout spécialement dans la résolution des conflits, vous devrez vous tenir à une ligne de conduite claire et durable. En d’autres termes, vous ne pouvez pas à la fois être assertif et vous laisser aller à récriminer, critiquer sans cesse, attaquer ou vous plaindre, comme le fait votre entourage. Si tel est le cas, les autres ne tarderaient pas à noter (et à vous faire remarquer !) le manque de cohérence entre vos propos et votre attitude.

Dans la pratique, l’assertivité exige une certaine auto-surveillance (paroles, gestes, comportement…). Si vous optez pour l’assertivité, votre entourage, privé ou professionnel, verra dans votre nouvelle attitude un élément stabilisateur, voire fédérateur.

L'auteur

Extrait du livre « , Gérer les conflits, Favoriser le travail collaboratif »

(Gilles Prod’homme, éditions Dunod, 2008, 3e édition).

 

Après une longue carrière dans la presse financière et dans le conseil en communication, Gilles Prod’homme, a développé une nouvelle approche du management et du leadership à partir de la philosophie. Il a publié une dizaine d’ouvrages sur le management, le développement personnel et la philosophie (Dunod, Eyrolles). Aujourd’hui, il intervient comme consultant et formateur ISRI auprès d’un public de décideurs.
Philosophie Gilles Prod'Homme isri franceL’auteur
Gilles Prod’Homme,

philosophe
journaliste
consultant-formateur en management

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S’affirmer sans s’imposerL’auteur :
Vous avez souvent l’impression de ne pas réussir à faire admettre votre point de vue ? Vous êtes désemparé lorsqu’il s’agit de faire valoir vos idées ? Vous ne savez pas comment mettre fin à un conflit ? Ce livre est pour vous. À l’aide d’outils et de méthodes qui ont fait leurs preuves, la 3e édition de cet ouvrage vous montre comment :
  • vous affirmer avec bon sens en toutes occasions ;
  • établir des relations positives avec votre environnement professionnel ou personnel ;
  • faire face aux comportements négatifs ;
  • traiter efficacement les désaccords ;
  • rendre possible le travail collaboratif dans les organisations (entreprises, associations…).

Gilles Prod’homme est journaliste et sociologue de formation, il a écrit plusieurs ouvrages sur les méthodes de développement personnel.