Manière non assertive et manière assertive
Le réflexe usuel, en pareil cas, est de passer outre aux incessantes récriminations d’une telle personne. Mais bien souvent, cette attitude (proche de celle de l’enfant) traduit un besoin d’approbation et de valorisation. Du reste, il n’en faut pas plus, pour recadrer les éternels récalcitrants. Pour reprendre le même exemple, voici comment procéder.
- manière non assertive : « Dans cette baraque rien ne fonctionne normalement » ; « Écoutez mon vieux, si vraiment vous ne vous plaisez pas ici, personne ne vous retient ! » ;
- manière assertive : « Dans cette baraque rien ne fonctionne normalement » ; « Certes, rien n’est parfait, ici comme ailleurs, mais pouvez vous m’indiquer un point précis révélateur d’un dysfonctionnement grave dans cette entreprise ? » ; « Eh bien la direction ne nous consulte jamais… et le photocopieur est toujours en panne. Sans parler de la machine à café » ; « A quels signes jugez-vous que la direction ne nous consulte pas suffisamment ? J’aimerais recueillir votre avis sur ce point. »
Analyse des deux manières : Dans le premier cas de figure, la communication débouche très vite sur une fin de non-recevoir. Souvenez-vous que, hormis cas exceptionnels, une répartie agressive ou « bien sentie » est totalement contraire à l’esprit assertif. En renvoyant la personne à ses propres interrogations non seulement vous ne recueillez aucune information, mais vous brisez un lien relationnel.
Dans le second cas de figure, au contraire, l’acte de communication se conclut par un acte assertif positif. Vous recueillez différentes informations auprès de la personne (en effet, peut-être a-t-elle réellement perçu, un manque de considération de la part de la hiérarchie). De plus, par un subtil jeu de questions/réponses vous amenez la personne à recadrer elle-même son point de vue. Très souvent, les récriminations individuelles portent plus sur un climat général que sur des faits concrets. Assez souvent, les rouspéteurs rapprochent des constats de niveaux différents (cf. une remarque de portée globale sur le management de l’entreprise suivie d’une anecdote sur un matériel jugé défectueux).
La pratique du dialogue concourt à renforcer la qualité de communication dans une équipe ou un service… à condition bien sûr de ne pas jouer au professeur, au consultant, au psychanalyste, au redresseur de torts ou au donneur de leçons. Bref, une certaine humilité doit toujours présider aux échanges interpersonnels.
Toutefois, si vous décidez de communiquer en mode assertif, tout spécialement dans la résolution des conflits, vous devrez vous tenir à une ligne de conduite claire et durable. En d’autres termes, vous ne pouvez pas à la fois être assertif et vous laisser aller à récriminer, critiquer sans cesse, attaquer ou vous plaindre, comme le fait votre entourage. Si tel est le cas, les autres ne tarderaient pas à noter (et à vous faire remarquer !) le manque de cohérence entre vos propos et votre attitude.
Dans la pratique, l’assertivité exige une certaine auto-surveillance (paroles, gestes, comportement…). Si vous optez pour l’assertivité, votre entourage, privé ou professionnel, verra dans votre nouvelle attitude un élément stabilisateur, voire fédérateur.
Théoriquement, l’assertivité est l’art et la manière de communiquer d’une manière positive et satisfaisante pour les deux parties.
Quand on n’est pas assertif, on tombe dans un des 3 travers que sont la soumission, la domination ou la manipulation.
Hors, les techniques assertives se sont converties peu à peu en techniques de manipulation.L’assertivité consiste à respecter la réponse et les choix de l’autre mais quand on emploie les formes assertives dans le seul but d’obtenir l’accord de l’autre, ou pire : faire taire ses arguments, on devient manipulateur.
Et l’effet obtenu est totalement contraire à celui espéré : perte de confiance, démotivation, sentiment de victimisme ou d’hypocrisie.
Poser les bonnes questions et d’une manière apparemment assertive, c’est bien, mais il faut aussi respecter le désaccord de l’autre et sa liberté de choix.
Ce qui pose la question de la mentalité de (dans l’esprit dans lequel se trouve) celui qui utilise l’outil et de la mesure avec laquelle il est utilisé. Et puis, vous connaissez l’expression : « les voies de l’Enfer sont pavés de bonnes intentions ». Retenons qu’une caresse trop appuyée peut devenir une griffure voire une arme par destination.
Par extension, utiliser l’écoute appelle à une morale et, peut-être, à l’éthique (comme n’importe quelle utilisation d’un outil, d’ailleurs !).
Effectivement, Michel, l’article traite d’assertivité. Précisément, d’une « manière de faire assertive » : l’écoute. D’ailleurs, l’extrait dont est issu cet article provient du livre « s’affirmer sans s’imposer » (Ed° Dunod, plus de 12.000 ex. vendus) de notre collaborateur Gilles Prod’Homme, un des spécialistes français de l’assertivité et créateur des contrats assertifs, comme indiqué au bas de l’article.
Néanmoins, cet article vise finalement à présenter un principe assertif, peut-être celui qu’il faudrait retenir s’il n’y en avait qu’un seul à retenir : l’influence par l’écoute.
Sur ce registre, chacun peut dresser ce constat surprenant : l’écoute est rarement un état d’esprit spontané mais le résultat d’un authentique travail sur soi ! Chacun s’écoute mais n’écoute pas. Très très souvent nos conversations quotidiennes ne sont que la juxtaposition de deux monologues. L’auteur donne, justement un exemple :
– Qu’as-tu fait ce week-end ?
– Moi ? Rien de spécial.
– Moi non plus car il ne faisait pas beau.
– Eh bien, moi je suis allé au cinéma.
– Moi aussi, j’ai vu le dernier film [untel]
– Et moi tel autre. Que c’était drôle.
– En revanche, le week-end prochain, je vais à Deauville.
– Moi, je vais chez ma mère dans le Limousin.
Inutile de poursuivre. Cet exemple simple est nullement exagéré. Alors OUI l’article traite d’assertivité et particulièrement d’une manière d’être assertive : l’influence par l’écoute pour développer une personnalité assertive visant à construire ou reconstruire sa stratégie de communication à partir des vertus de l’écoute active.
Bref, l’article examine ce que nous pouvons concrètement attendre d’une telle démarche.
Manipuler….c’est le risque….. Etre à l’écoute de l’Autre sans s’oublier = CNV Méthode qui est intéressante tant dans le domaine pro que privé (communication non violente)