Jan 182014
 
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La Volonté

Hourtal Jean-Armand - Article La volonté (ISRI)Entre le tout et le rien, entre l’absolu et le néant, nous nous efforçons de mener une réflexion qui devraient nous permettre de dépasser des positions dogmatiques stériles. Notre ambition est de rester pratique dans l’approche et la gestion de cette faculté tellement humaine dont on a pu dire que « sans elle, rien ne se fait ».
Notre démarche en direction de la volonté, dans son sens de l’acte volontaire, est celle des Sciences Humaines, sans privilégier une discipline particulière.

 

Voici une proposition de définition

La Volonté Définition JAH-ISRI« La volonté humaine se construit par l’énergie d’une pensée se manifestant dans le temps par un acte libre en vue d’une fin ».
Dans cette phrase, nous retiendrons principalement cinq dimensions :

1- la pensée, 2- le temps, 3- l’acte, 4- la liberté, 5- une fin. Ces éléments doivent être présents dans leurs indicateurs pour que la volonté soit considérée comme pleine, entière et opératoire :

1- La pensée

il est inutile de délibérer sur l’éventuelle antériorité de la pensée sur les autres dimensions

  • une pensée réflexive : c’est la pensée qui s’arrête pour examiner un objet choisi.
  • une pensée consciente : car une pensée non-consciente se rapporte à l’involontaire.
  • une pensée délibérée : cette pensée humaine a un sens, un dessein apte à évoluer.

2- Le temps

l’acte volontaire s’inscrit dans le temps selon une triple compréhension :

  • le temps spécifique de l’acte volontaire, c’est le temps de la réalisation de l’action qui comprend :
  • un temps objectif : c’est le temps chronologique des relations et des horloges.
  • un temps subjectif : de nature psychologique, c’est « la durée » variant selon les circonstances.

3- L’acte

en effet la volonté n’existe que par un acte réel (sans quoi elle n’est que velléité). L’acte doit être :

  • identifiable, l’acte volontaire doit être reconnu comme le fruit d’une action précise (pas du hasard).
  • un acte mesurable, cette mesure est en proportion raisonnable avec l’acte posé.
  • un acte imputable, c’est-à-dire clairement attribué à l’auteur de l’action.

4- La liberté

elle s’exprime dans la possibilité de faire des choix dans le domaine du possible.

  • liberté possible, (ne pas être totalement déterminée par des obligations intérieures ou extérieures)
  • intentionnelle, car l’action volontaire se détermine par l’intention (même implicite) de l’auteur.
  • liberté motivée, cette liberté est la capacité de s’abstenir ou de poser des actes non contraints.

5- Une finalité

car l’objet propre de la volonté c’est la fin acceptée dans toutes ses conséquences.

  • une fin désirée, elle doit présenter une consistance pratique et concrète.
  • une fin réelle, c’est l’aboutissement d’un processus évolutif souhaité par son auteur.
  • une finalité consentie, cet acquiescement achève l’acte voulu en l’intégrant dans le vécu de l’acteur

Cette description conceptuelle « idéale » de l’acte volontaire est très rarement observée dans la réalité quotidienne. Les faits nous amènent à considérer trois niveaux dans la volonté :

  • la volonté organique

Elle est seuil où l’involontaire devient volontaire ; elle exprime les besoins de l’existence : vivre, se reproduire, se nourrir… Les actions sont tournées vers le maintien du passé et tendent à reproduire un plaisir ou à assouvir un besoin sensuel. Cet embryon de volonté poursuit un objectif immédiat, elle a un intérêt pour le matériel et le concret. Elle est à l’œuvre chez les êtres qui fonctionnent selon les impulsions du « tout et tout de suite ».

  • La volonté réfléchie

Elle a une existence conceptuelle et un fonctionnement tendant à l’abstraction. C’est une première étape vers l’autonomie, elle précède et accompagne l’activité rationnelle. Tournée vers l’avenir, elle intègre les principes de causalité, elle est souvent en contradiction, ou en tension avec la volonté organique. La volonté réfléchie est la faculté du citoyen intégré dans son contexte social, familial et professionnel.

  • La volonté supérieure

C’est l’accomplissement et le dépassement des volontés organiques et réfléchies. C’est aussi la synthèse pacifiée des volitions inférieures. La volonté supérieure est l’aboutissement harmonieux du vouloir. Elle serait le privilège des êtres réalisés ayant résolus les principales contradictions psychologiques. Elle rejoint l’éthique.

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  2 réponses sur “la volonté”

  1. A propos de temps, c’est surement un des points commun avec la démarche stratégique qui n’apparait qu’avec une volonté politique (au sens noble du terme) de construire son futur. Le temps est ainsi une variable … ce qui modifie grandement le rapport à l’action ! pour aller plus loin : la-strategie-et-le-temps

    • Ramaugé Sylvie (ISRI)Intéressant Olivier votre réflexion sur le temps. Pourriez-vous nous en dire plus ?
      En attendant, voici une vidéo de 2001 du CERIMES (Centre de ressources et d’information sur les multimédias pour l’enseignement supérieur) extrêmement pédagogique qui nous parle du temps (65′) :
      (si le la vidéo ne fonctionne pas, la lire directement ici)


      Scénario : Marc LACHIEZE-REY, Etienne KLEIN et Hervé LIEVRE. En dépit de sa familiarité, la notion de temps suscite nombre de difficultés dont le nombre grandit à mesure que l’on tente de l’analyser. Par exemple, il est très difficile de définir le temps. Pourtant, les physiciens sont parvenus à faire du temps un concept opératoire. – Qu’est-ce que le temps ? Le temps est d’abord un mot indéfinissable. – Le temps existe-t-il ? Quelle sorte d’existence faut-il lui attribuer ? – Comment se comparent, s’opposent, le temps objectif et le temps subjectif ? – Le temps s’écoule-t-il uniformément ? Par rapport à quoi s’écoule-t-il ? A-t-il une origine ? Aura-t-il une fin ? Est-il réversible ? Est-il cyclique ou linéaire ? – La flèche du temps, second principe de la thermodynamique, entropie – La révolution relativiste : les durées ne sont plus absolues, la notion de simultanéité entre deux événements perd de son sens. – La relativité générale, théorie de la gravitation : l’espace-temps se couple à la matière et à l’énergie. Problème de l’origine du temps. – Le fait d’opérer une mesure sur un système quantique introduit-il une irréversibilité ? – Les particules peuvent-elles remonter le temps ?