Jean-Armand Hourtal

Mai 092015
 

 

Ethique - Jean-Armand Hourtal (isri france)Réflexions sur l’éthique

première partie,Dossier ISRI FRANCE
RÉSUMÉ

D’après l’éthique de Jean-Armand HOURTAL, 17/10/05, docteur en sciences Humaines, diplômé universitaire d’éthique de la médecine

Cet article est la partie résumée du dossier sur l’éthique de Jean-Armand Hourtal, docteur en Sciences Humaines. Ce dossier est composé de trois parties :
un résumé, des généralités et un développement.
Le lecteur peut prendre la mesure du travail effectué en lisant le résumé. S’il souhaite en connaître les fondements, il lira avantageusement la partie généralités. Enfin, pour tenir comme certains les propos du résumé, il lira soigneusement la partie développement.
De manière connexe, le lecteur peut effectuer un .

L'éthique, neuf principes indivisibles

L’ETHIQUE, NEUF PRINCIPES INDIVISIBLES

Pour Jean-Armand HOURTAL (notre photo), L’ÉTHIQUE est une démarche volontaire et perfectible, elle s’inscrit dans la durée selon :

      • une pensée juste
      • une parole juste
      • une action juste.

Chacune de ces trois dimensions de pensée juste, de parole juste et d’action juste se compose de neuf principes indivisibles : justice, liberté, autonomie, non malfaisance, bienfaisance, universalité, communication avec les autres, cohérence et transcendance.

Cliquez sur la vignette pour connaître le détail du principe éthique correspondant.

Ethique - 1.Justice (isrifrance)Le principe de justice :

Il comprend des aspects théoriques et pratiques dans les domaines matériels et intellectuels

  • Il consiste à considérer l’autre comme nous voudrions être considérés nous-mêmes.
  • A traiter ce prochain en fonction de ses potentialités (et non à travers un acte isolé).
  • A être juste dans l’évaluation de ses contraintes et besoins par rapport à ceux des autres.

Ethique - 2.Liberté (isrifrance.fr)Le principe de liberté :

Il s’applique formellement dans les domaines personnels et publics :

  • La reconnaissance de l’autre dans son droit à être libre (de penser, de faire, d’évoluer à son rythme…),
  • La non-interférence sur la personne, sauf cas légitime ou urgent, (respect de la vie privée, du passé).
  • Dans l’octroi des moyens de ces libertés (pour autant que cela nous appartienne).

Ethique - 3.Autonomie (isrifrance)Le principe d’autonomie :

Il respecte la volonté de toute personne qui recherche pacifiquement le bien général.

  • Dans sa faculté de penser et faire des choix volontaires en priorisant ses propres objectifs.
  • Dans son pouvoir de s’exprimer souverainement sans crainte de conséquences dommageables.
  • Dans sa capacité de poser des actes indépendants et cohérents avec ses propres volontés.

Ethique - 4.non-malfaisance (isrifrance)Le principe de non malfaisance :

il rejoint les différentes formes du « principe de précaution »

  • Il se fonde sur le désir de prévenir tout ce qui est considéré comme un danger ou violence (pour soi et l’autre),
  • Il veille à écarter ce qui est présumé faux, mauvais et possible générateur ultérieur de souffrance.
  • Il s’attache à ne pas nuire, ne pas détruire et ne pas ajouter inutilement du mal au mal.

Ethique - 5.bienfaisance (isrifrance)Le principe de bienfaisance :

c’est le devoir de bien qui tend à l’universalité, il interroge :

  • Ce qui est pensé, dit et fait est-il bienfaisant pour l’individu et la société (à court et long terme) ?
  • Ce qui est entrepris engendre-t-il, a priori, un effet favorable avec des moyens adaptés ?
  • L’action (projetée ou en cours) apporte-t-elle plus de bien que de mal (pour soi et les autres) ?

Ethique - 6.Universalité (isrifrance)Le principe d’universalité :

il concerne tout être humain, sans aucune restriction

  • Les valeurs, les discours et les comportements sont applicables à tous et à chacun
  • Il pose que toute distinction fondée sur la race, la religion, le sexe, la culture, la fortune, etc. n’est pas éthique.
  • Le principe d’universalité interroge tout acte dans ses conséquences : « et si tout le monde faisait pareil ? »

Ethique - 7.Communication (isrifrance)Le principe de communication avec les autres :

Il s’agit d’une communication adaptée et de « bonne foi »

  • C’est la coopération dans une communication véridique avec l’autre et tous les humains.
  • C’est la qualité altruiste de la communication avec les prochains (elle vise l’intérêt général).
  • Cette relation est vraie, sincère, empreinte de compassion et non pas seulement utilitaire.

Ethique - 8.Cohérence (isrifrance)Le principe de cohérence :

Il concerne la relation entre les moyens utilisés et les finalités.

  • Il affirme que la fin ne justifie jamais les moyens, au contraire :
  • Il considère que les fins existent en germe dans les moyens employés,
  • La cohérence cherche à transformer les contradictions irréductibles de la vie en tensions gérables.

Ethique - 9 Transcendance (isrifrance)Le principe de transcendance :

Il donne à l’éthique une ouverture des valeurs vers l’infini et l’indicible

  • Il fait le pari que l’être humain ne se réduit pas aux seuls phénomènes qu’il exprime.
  • Cette transcendance s’inscrit dans le quotidien, mais elle dépasse le « ici et maintenant ».
  • L’éthique intègre dans sa démarche le mystère ultime de l’être participant à la vie.
Définition de l'éthique

DÉFINITION DE L’ETHIQUE

En résumé, Jean-Armand HOURTAL propose la définition générale suivante de l’éthique :

La Volonté Définition JAH-ISRIL’éthique est fondée sur une démarche intérieure qui interroge la visée des valeurs humaines dans leurs relations entre soi-même, les autres et les choses. Elle se construit par une réflexion confrontant les discours et les comportements. L’éthique est une prise de risque en direction du bien et du juste. Son intention s’exprime dans la pensée, la parole et l’action selon neuf principes fondamentaux : celui de justice, de liberté, d’autonomie, de non-malfaisance, de bienfaisance, d’universalité, de communication, de cohérence et de transcendance.

Cette conception de l’éthique la situe en avant et au-dessus d’une morale qui serait seulement normative.

L’éthique est une démarche vivante : elle n’est pas un recueil d’obligations et d’interdictions, une sorte de catéchisme exhaustif écrit une fois pour toutes. Elle ne cherche pas à s’imposer ni à imposer à tous et à chacun des règles fixes et indiscutables de conduite. Elle renvoie toujours la personne à sa propre responsabilité, à ses propres choix, en un mot à sa propre liberté.

Elle s’applique à tous les aspects de la vie (professionnelle, sociale, familiale, affective, sexuelle, spirituelle, etc.). La démarche éthique est appelée à se perfectionner dans le temps, pour chaque individu, en raison du développement de sa conscience et de sa connaissance de la personne humaine.

La réflexion éthique est profondément « subversive » en ce sens qu’elle interroge les valeurs, les discours et les actions dans leur profonde intimité.

Pour en savoir +

Cliquez sur l’image…Test Exercice sur l'Ethique ISRIFRANCE
Mai 092015
 

Ethique - 4.non-malfaisance (isrifrance)Réflexions sur l’éthique troisième partie,Dossier ISRI FRANCE
DEVELOPPEMENT
D’après l’éthique de Jean-Armand HOURTAL, 17/10/05, docteur en sciences Humaines, diplômé universitaire d’éthique de la médecine

 

TROISIÈME PARTIE
RÉFLEXIONS SUR L’ETHIQUE : DÉVELOPPEMENT

Ce dossier sur l’éthique est composé de trois parties :

  • un résumé,
  • des généralités et
  • un développement.

Le lecteur peut prendre la mesure du travail effectué en lisant le résumé.
S’il souhaite en connaître les fondements, il lira avantageusement la partie généralités.
Enfin, pour tenir comme certains les propos du résumé, il lira soigneusement la partie développement.
De manière connexe, le lecteur peut effectuer un .

 

L'éthique se fonde sur une démarche

L’ÉTHIQUE se fonde sur la démarche toujours perfectible d’une relation responsable

avec les choses,
avec soi-même
et avec les autres
.

L’éthique peut se différencier de la morale en ce sens que la morale est par nature normative. La morale recommande de faire ceci ou de s’abstenir de cela en raison de règles existantes, de lois ou d’une déontologie. La morale se réfère à une autorité préexistante réelle ou imaginaire, temporelle ou spirituelle. La morale prescrit, elle est conviction, certitude dans la théorie, elle juge et parfois condamne. La morale est du côté de la bonne conscience.

L’éthique se situe à la pointe des interrogations, elle est au-devant des questions, elle fraie les chemins et envisage des ébauches de réponse. L’éthique hésite souvent, doute toujours dans les applications pratiques, elle s’efforce de progresser vers le meilleur ou le moindre mal, elle cherche laborieusement au risque de l’erreur. C’est une démarche dangereuse mais irremplaçable que seules les personnes libres peuvent emprunter. L’éthique évalue les valeurs non pour exclure mais pour comprendre et agir. L’éthique est du côté de la conscience bonne.

  • L’éthique est une relation responsable avec les choses, c’est avant tout une relation avec notre environnement concret quotidien. Cette relation, de proche en proche englobe l’ensemble des relations de l’homme avec la matière : terre, air, eau, planète et au-delà, l’univers dans son ensemble. Cette relation responsable consiste à interroger avant de « donner réponse » c’est à dire se sentir concerné par ce qui nous entoure. La pollution, l’usage des objets, le gaspillage, la santé, le travail sont du domaine de l’éthique avant d’être celle de l’économie.
  • Elle est relation avec soi-même. L’éthique est l’objet même du yoga, le fait d’être unifié, harmonisé est à la fois un objectif de santé, de bien-être et aussi le moyen d’accomplir sa mission terrestre. L’éthique postule que chaque humain a une mission a réaliser pendant son passage sur terre, cette mission première est de se réaliser soi-même. Cette relation avec soi-même implique une certaine connaissance de la personne humaine dans son unité et ses différentes dimensions.
  • Et relation avec les autres, en effet l’être humain n’existe et n’est lui-même que dans et par ses relations à l’autre. L’éthique questionne l’essence de la relation responsable à l’autre. Elle se porte en avant, clarifie et participe à créer une morale adaptée et le corpus des règles établies sans jamais être enfermées en elles.
L'éthique se présente selon trois dimensions

L’ÉTHIQUE se présente selon trois dimensions :

  • La première dimension est une interrogation permanente et en toutes circonstances sur les valeurs (Cette dimension fait référence à la pensée juste.) l’Ethique pose les questions qui peuvent déranger par rapport aux valeurs, leurs fondements et leurs utilisations. Elle interroge les évidences du bien et du mal dans son essence, son principe et sa philosophie mais aussi dans leurs applications pratiques.

Si l’éthique est conscience bonne, elle n’est jamais une conscience aveugle.

  • La seconde dimension est une confrontation entre les différents discours, ce qui implique que chacun doit disposer du moyen de s’exprimer et d’être écouté (Cette dimension fait référence à la parole juste.) L’éthique est aptitude à entendre tous les discours, surtout ceux qui sont minoritaires afin de les confronter entre eux.
  • La troisième dimension est une réflexion sur les comportements, elle est l’aboutissement du processus qui commence par la pensée, s’exprime dans la parole et se concrétise dans les actes. Les comportements considérés sont l’ensemble des comportements : ceux qui sont appris, imposés ou acquis (Cette dimension correspond à l’action juste).

La confrontation entre ces trois dimensions : pensée, parole et action permet de dégager les conséquences éthiques et une vision clarifiée des phénomènes qui nous entourent.

L’Éthique se compose de neuf principes

L’ÉTHIQUE se compose de neuf principes indivisibles et complémentaires :

Le concept d’éthique ainsi présenté dans ses trois dimensions se compose de neuf principes indivisibles et complémentaires qui se déclinent à leur tour en plusieurs indicateurs. La présence de ces neuf principes permet de mesurer la valeur éthique d’une situation pratique particulière.

La question qu’il convient de régler est celle de la limite de ces neuf principes : la réponse est très simple, il s’agit de la barrière des autres concepts. Par exemple le principe de liberté appliqué à ma personne se limite naturellement par les principes d’autonomie, de bienveillance, de communication et de cohérence appliqué à mon prochain.

JusticeLibertéAutonomieNon malfaisanceBienfaisanceUniversalitéCommunicationCohérenceTranscendance
Ethique - 1.Justice (isrifrance)

Le principe de justice :

Ce principe s’exprime dans des aspects théoriques et pratiques :

  • Il consiste à considérer l’autre comme nous voulons être considérés nous-mêmes. Il s’agit d’une application de la règle d’or universelle qui recommande d’aimer son prochain comme on souhaiterait être aimé. Cette considération n’est autre chose que la reconnaissance de l’altérité (elle consiste voir en l’autre l’image de soi-même). Le principe de justice est applicable à toute personne humaine quelle que soit sa culture, sa religion, son âge, son sexe, ses connaissances ou opinions. Par extension, le principe de justice s’applique aussi au respect des animaux et à tout ce qui vit.
  •  Le principe de justice consiste aussi à traiter ce prochain en fonction de ses potentialités (et non à travers un acte isolé comme un manquement ou un échec). Cet indicateur met en pratique une « justice différentielle ». Elle est l’écho de l’enseignement évangélique et humaniste attribuant à chacun des talents en raison de ses capacités mais aussi en raison d’une confiance a priori. Cette vision des potentialités de chacun signifie que tout être humain est, par nature capable d’évoluer, de se perfectionner, même à partir d’une richesse profondément enfouie. Elle exprime aussi que la personne ne se limite pas à un aspect particulier ou à une apparence. L’être humain dépasse infiniment les manifestations de ses actions extérieures. La justice des hommes juge et condamne principalement sur des actes et des circonstances, sur des évidences apparentes. L’éthique évalue (mais ne condamne pas) les intentions, elle porte son intérêt sur la valeur de l’être, sur ses discours et ses actes, dans leur intimité.
  • Être Éthique c’est être juste dans l’évaluation de ses contraintes et besoins par rapport à ceux des autres. Il s’agit des contraintes de toute nature, tant physiques, psychologiques, culturelles, liées aux expériences, à l’histoire individuelle et collective … Dans son sens éthique, le principe de justice doit intégrer la pratique paradoxale d’une « discrimination positive », c’est à dire qu’il recommande de privilégier celui qui est le plus en besoin, le plus faible, le plus pauvre. Le principe de justice au sens éthique dépasse alors la simple justice distributive, égalitaire et mathématique. Ce principe est franchement subversif car il regarde en face les réalités et non les apparences.

Ethique - 2.Liberté (isrifrance.fr)

Le principe de liberté :

Ce principe est des plus incompris même s’il figure dans la devise de la France : Liberté. Égalité. Fraternité. Sachons que le principe de liberté (pour être plus précis, on devrait dire : le principe des libertés) s’applique formellement dans :

  • La reconnaissance de l’autre dans son droit à être libre. Ce droit n’est pas un simple principe abstrait, il porte pratiquement sur l’ensemble des libertés comme celles de penser, d’évoluer à son rythme, mais aussi à faire ses propres choix de vie, même s’ils semblent prématurés ou problématiques. Le principe de liberté porte en lui la possibilité de ne pas avoir à justifier de l’usage de sa propre liberté, dans la mesure où elle ne génère pas de dommage pour autrui et respecte ses propres engagements. Par contre le principe de communication nous invite à expliquer, autant que possible les raisons d’un acte ou d’une abstention. L’usage éthique de sa propre liberté implique aussi la possibilité de sacrifier sa propre liberté pour une cause estimée supérieure.
  •  La non-interférence sur la personne ; elle concerne le respect de la vie privée du prochain, de son passé, de ses choix culturels, spirituels, sexuels. La limite de la non-interférence est celle de la non-assistance de la personne en danger ou d’un péril menaçant les personnes ou les biens. La limite est aussi celle du cas légitime, c’est à dire celle d’un mandat professionnel instauré en vue d’un bien commun (comme celle du policier, du juge ou du médecin) ou de toute situation d’urgence. Le principe de liberté ne s’oppose pas à la compassion, ni au devoir d’avertissement. Il n’est ni désintérêt ni misanthropie, il est la marque d’un profond respect pour l’autre. La non-interférence sur la personne n’exclue pas un rude devoir de l’amour du prochain qui consiste à l’avertir des dangers qu’il court (et fait courir aux autres) à cause de sa conduite.
  •  Dans l’octroi des moyens d’accéder aux libertés (pour autant que cela nous appartienne). Les libertés s’expriment par des moyens dont le premier est l’information : celui de la connaissance de ces libertés. L’octroi de moyens est assujetti à la capacité de la personne d’user de sa liberté pour le bien de tous et de chacun.

L’éthique n’élude pas les questions pratiques : Peut-il y avoir une liberté pour les ennemis de la liberté ? Une société peut-elle accorder à un individu ou à un groupe d’individus les moyens de confisquer à leur profit les libertés ? Ces questions (dont le traitement du terrorisme est un exemple parfait) ne peuvent être approchées et résolues que dans l’optique de l’ensemble des composantes de l’éthique.

Ethique - 3.Autonomie (isrifrance)

Le principe d’autonomie :

Il commence par la capacité de penser par soi-même et non pas en référence exclusive à une idéologie non intégrée. Il répond en partie aux questions posées par l’application des deux principes précédents (ceux de justice et de liberté) . Il respecte la volonté de toute personne dans sa recherche de ce qui est, à ses yeux, bien, bon, juste, utile et préférable. Sous condition que cette recherche soit aussi dans le domaine du bien, bon, juste, utile et préférable pour les autres. Ce bien devient alors la conjugaison du bien individuel et du bien général.

  • Il s’applique à la faculté d’appliquer sa raison et faire des choix volontaires en priorisant ses propres objectifs. Cette autonomie (c’est la capacité à déterminer ses propres règles) commence à l’évidence par soi-même avant de s’appliquer aux autres. Un exemple de choix est celui de la jeune fille qui reçoit de ses parents âgés la mission de s’occuper d’eux exclusivement. Cette décision peut être acceptable si elle est le fait de la jeune fille, parfois elle a été imposée par une forme de chantage affectif par les parents âgés. Dans cette dernière hypothèse, la jeune fille sacrifie sa carrière professionnelle et ses éventuels projets de fonder un foyer. Question : La famille donne-t-elle à cette jeune personne le moyen de choisir de mener sa vie de façon autonome ?
  • Le principe d’autonomie s’exprime encore dans le pouvoir de la personne de s’exprimer souverainement sans crainte de conséquences dommageables. Si ce n’est pas le cas, il est sage d’intégrer avec prudence les contraintes des situations et des contextes. Cette posture est la même que pour les principes de justice et de liberté. Par exemple il est peu rationnel de faire part de ses opinions si celles-ci vont servir à des adversaires pour vous nuire ou vous détruire. Le principe d’autonomie signifie aussi que la personne n’est pas nécessairement tenue de vivre et de s’exprimer dans une totale transparence pour tous. Un proverbe dit justement que l’on reste maître des paroles qui n’ont pas été prononcées, mais que l’on est lié par les mots exprimés !
  • Le principe d’autonomie repose sur la capacité de poser des actes indépendants et cohérents avec ses propres volontés. De façon habituelle les sociétés humaines ne favorisent pas l’autonomie des personnes, elles privilégient habituellement le conformisme et la reproduction du connu. L’éthique est souvent comprise comme étant un concept révolutionnaire dans la mesure où chacun est invité à fonder ses propres règles. Il le serait en réalité s’il ne posait comme principe le respect de l’autre, il convient de le rappeler sans cesse. Puisque nous faisons référence à la volonté, il convient de rappeler cette définition : « La volonté humaine se construit par l’énergie d’une pensée se manifestant dans le temps par un acte libre en vue d’une fin ».

Ethique - 4.non-malfaisance (isrifrance)Le principe de non malfaisance :

Nous pourrions le résumer par cette affirmation « surtout ne pas nuire ». Ce principe de non malfaisance s’exprime parfois dans les différentes formes du « principe de précaution ». Ce principe pourrait être appelé aussi « principe de non-violence » appliqué aux personnes et aux choses.

  • Il se fonde sur le désir de prévenir tout ce qui est considéré comme une violence (pour soi et l’autre mais aussi pour la société toute entière.) Est-ce dire que le principe de non malfaisance est le refus de tout progrès, de toute évolution ? Certainement pas, mais toute intervention intempestive dans l’ordre de la nature doit être étudiée à deux fois, surtout lorsque les conséquences sont irréversibles. Ce principe de précaution (ou de non malfaisance) est invoqué à juste titre par des militants écologistes dans leur lutte contre les organismes génétiquement modifiés (OGM). Les expériences sur le génome humain sont à regarder à l’éclairage de ce principe de précaution de même tout ce qui concerne la bioéthique.
  • Il veille à écarter ce qui est présumé faux, mauvais et générateur ultérieur de souffrance. Ceci en raison des connaissances disponibles au moment de l’examen. Rappelons cependant que la vie est un perpétuel changement et que le meilleur moyen de générer le mal serait d’empêcher toute évolution. Quelques questions posées par ce principe : Doit-on toujours rechercher le « risque zéro » et la vérité parfaite en toutes choses ? : Certainement pas car on ne ferait alors jamais rien. Ce qui est présumé faux, n’est ce pas, parfois une vérité qui a un peu d’avance sur son temps ? Peut-on connaître avec certitude un mal absolu que l’on pourrait écarter ?
  • Il s’attache à ne pas nuire, ne pas détruire et ne pas ajouter inutilement du mal au mal. Certes, l’éthique nous invite à ne jamais poursuivre un objectif nuisible. Par exemple, il jamais bon d’humilier quelqu’un, de torturer une être humain ou de prendre la vie de quiconque (même un animal pour sa seule jouissance). Est-ce pour cela que je ne peux pas combattre les rats qui envahissent ma maison, les moustiques qui empoisonnent des pays entiers ou que la société ne doit pas prendre de précaution contre le grand banditisme et la délinquance ? Ce principe nous rappelle que le bien et le mal sont intimement liés, il convient simplement de ne pas en « rajouter inutilement une couche supplémentaire ».

Ethique - 5.bienfaisance (isrifrance)Le principe de bienfaisance :

c’est le devoir de bien qui tend à l’universalité, il commence par :

  • Ce qui est pensé, dit et fait est-il bienfaisant à court et long terme pour l’individu et la société ? Cette volonté de bienfaisance est un pari sur l’avenir qui s’appuie sur les connaissances disponibles à l’instant de la décision. Il est évident qu’il n’est pas admissible de juger une situation passée avec les critères ou les connaissances qui n’existaient pas encore au moment des faits. Ce principe fait le pendant en positif avec celui de non malfaisance. La tension entre l’intérêt de la personne et celle de la société est prise en compte par les autres principes, en particulier ceux de justice, d’autonomie et de liberté.
  • Ce qui est entrepris engendre-t-il, a priori, un effet favorable avec des moyens adaptés ? Cette question fait intervenir, à la fois l’expérience et le discernement. L’expérience est toujours ancienne, elle se fonde sur des situations déjà rencontrées ; le discernement est lui aussi utile dans la mesure des choses et des situations nouvelles. L’éthique porte en effet sur les domaines où l’expérience seule n’est pas suffisante.
  • L’action (projetée ou en cours) apporte-t-elle plus de bien que de mal (pour soi et les autres) ? La question posée est autant celle du moindre mal que celle du plus grand bien. Les exemples comme l’histoire de « qui sait ?  » montrent que « le bien » comme le « mal » peuvent engendrer des situations tout à fait opposées selon les circonstances.

Ethique - 6.Universalité (isrifrance)

Le principe d’universalité :

il concerne tout être humain, sans aucune restriction

  • Les valeurs, les discours et les comportements sont éthiques lorsqu’ils s’appliquent à tous et à chacun. Bien évidemment la démarche éthique doit être attentive aux situations particulières générées par l’histoire, la géographie ou les situations particulières de la vie.
  • En conséquence n’est pas éthique toute distinction fondée sur la couleur de la peau, la religion, le sexe, la culture, la fortune, les préférences de toute nature etc. Ce principe découle de la compréhension de l’unité des hommes et de l’interaction de leur destinée.
  • Le principe d’universalité est l’application éthique de la « règle d’or » qui consiste à considérer l’autre comme on voudrait être considéré soi-même. Il interroge : « et si tout le monde faisait pareil ? « . Il permet de mesurer l’état de conscience des personnes mais aussi des nations, des organisations. Le philosophe Kant écrivait : «N’agis en fonction d’un principe que si tu peux vouloir qu’il devienne une loi générale ».

Ethique - 7.Communication (isrifrance)

Le principe de communication avec les autres :

Il s’agit d’une communication de « bonne foi » avec l’ensemble de ses partenaires.

  • C’est la coopération dans une communication véridique avec l’autre et tous les humains. La communication véridique prend en compte la capacité de compréhension de l’autre. En aucun cas elle ne peut rester formelle ou se retrancher derrière des adages comme « nul n’est sensé ignorer la loi ». Le contraire de la communication de bonne foi est la rédaction de certains documents (comme des contrats d’assurance) qui, en tout petit, ou au moyen de références marginales réduisent ou annulent ce qui est écrit en gros dans le texte principal.
  • C’est la qualité altruiste de la communication avec les prochains (elle vise l’intérêt général). La communication véridique implique que l’intérêt de l’autre est considéré autant que le sien. Dans cette optique, il convient : de prendre le temps d’expliquer ou/et de se faire expliquer les choses ; de prendre le temps de délibérer avant une décision ; et enfin, prendre le temps de connaître son interlocuteur. Le temps passé à s’accorder n’est jamais du temps perdu.
  • Cette relation est vraie, sincère et non pas seulement utilitaire, elle cherche l’accord mutuel. L’objectif d’un échange quelconque devrait reposer sur la richesse de la communication plus que sur la valeur des objets échangés. Dans certains pays, la méthode occidentale qui consiste à obtenir un bien contre de l’argent sans aucun échange de parole est un non-sens (c’est le cas des distributeurs automatique de n’importe quoi). C’est la raison pour laquelle le marchandage est si prisé et pratiqué en orient.

Ethique - 8.Cohérence (isrifrance)

Le principe de cohérence :

Il concerne la relation entre la fin et les moyens employés

  • Il affirme que la fin ne justifie jamais les moyens, les fins préexistent dans les moyens employés. De la même manière qu’un arbre est tout entier contenu dans la graine, les fins existent déjà dans les moyens utilisés. Ce principe de cohérence doit être mis en tension avec celui de bienfaisance, car il peut, parfois exister des « ratés » dans une démarche. Remarquons néanmoins que dans une immense quantité d’exemples le principe de relation entre les fins et les moyens se vérifie.
  • Il veille à transformer les contradictions irréductibles en tensions gérables puis en consensus. Il est extrêmement difficile de vivre continuellement dans les contradictions (entre les fins et les moyens, entre les désirs contradictoires etc..). Une démarche éthique consiste à modifier une contradiction en une tension qu’il sera possible de maîtriser progressivement. Comment cela ? Tout d’abord en faisant un travail d’unification et de clarification personnelle (cela consiste à ne pas vouloir une chose et son contraire ou bien vouloir une chose et faire le contraire pour l’avoir). Ensuite se convaincre de son intérêt pour un projet quelconque, dit rapidement c’est croire à ce que l’on entreprend.
  • Le principe de cohérence prend en compte les objectifs à atteindre et les divers coûts (humains, financiers etc.). Ce principe de cohérence envisage les objectifs non pas comme une cible que l’on atteint ou que l’on rate au premier coup, mais comme un lent processus. Les objectifs terminaux sont mieux compréhensibles quand ils sont subdivisés en plusieurs objectifs intermédiaires. Ces étapes sont des paliers incontournables pour atteindre l’objectif final. Il convient de se rappeler que toute action cohérente entraîne un coût à payer : Est-on prêt à payer ce prix ? Ce prix est parfois de l’argent, toujours des efforts et certainement du temps, des choix et des sacrifices.

Ethique - 9 Transcendance (isrifrance)

Le principe de transcendance :

Il donne à l’éthique une ouverture vers l’indicible, c’est à dire ce qui ne peut se décrire au moyen de mots et des concepts.

  • Il fait le pari que l’être humain ne se réduit pas aux phénomènes qu’il exprime. C’est à dire que le mystère humain reste important même si la science est à même de décrire « le comment » du fonctionnement des choses ; elle n’est pas habilitée à expliquer le « pourquoi » de ces mêmes choses. Dit simplement l’Homme est plus grand que l’homme ou encore le « tout humain » est plus grand que la somme de ses parties.
  • Cette transcendance s’inscrit dans le quotidien, mais elle dépasse le « ici et maintenant ». Tout simplement parce que les phénomènes s’expriment dans un temps qualifié de présent ; Mais parce qu’ils prennent leur source dans le passé le plus lointain de l’univers et qu’ils ont une influence dans la préparation du futur. La démarche éthique ne peut donc être inféodée à aucune conception religieuse, philosophique ou politique quelconque. La vision transcendante dépasse réellement les particularismes pour atteindre l’essence de l’être.
  • La démarche éthique intègre les croyances et le mystère ultime de l’être participant à la vie. L’éthique reconnaît, respecte et prend en compte les diverses dimensions de l’être humain, y compris celles qui dépassent nos capacités d’analyse. La démarche éthique est une école de mesure, de modestie et d’humanité.

Définition de l'éthique

Définition de l’éthique

Dossier Changement Définition ISRI

Nous pouvons proposer à présent cette définition générale de l’éthique : « L’éthique est fondée sur une démarche intérieure s’inscrivant dans le temps qui interroge la visée des valeurs humaines dans leurs relations entre soi-même et ce qui est autre. Elle se construit par une réflexion confrontant, dans le temps, les discours et les comportements. L’éthique est une prise de risque en direction du bien et du juste. Son intention s’exprime dans la pensée, la parole et l’action selon neuf principes fondamentaux : celui de justice, de liberté, d’autonomie, de non – malfaisance, de bienfaisance, de communication, de cohérence et de transcendance ».

Conclusion

Conclusion

Cette conception de l’éthique s’élève au-dessus d’une morale qui serait seulement normative. Elle diffère aussi d’une déontologie qui est l’application de règles morales à une profession particulière.

L’éthique n’est pas un recueil d’obligations et d’interdictions, une sorte de catéchisme exhaustif écrit une fois pour toutes. Elle ne cherche pas à s’imposer ni à imposer à tous et à chacun des règles fixes et indiscutables de conduite.

Elle renvoie toujours la personne à sa propre responsabilité, à ses propres choix, en un mot à sa propre liberté. Elle s’applique à tous les aspects de la vie (professionnelle, sociale, familiale, affective, sexuelle, spirituelle, etc.). La démarche éthique est appelée à se perfectionner dans le temps, pour chaque individu, en raison du développement de sa conscience et de sa connaissance de la personne humaine.

La réflexion éthique a souvent été considérée comme profondément « subversive » en ce sens qu’elle interroge les valeurs, les discours et les actions dans leur profonde intimité, nous pouvons dire « en esprit et en vérité ».

Les principes de l’éthique sont en conformité avec l’enseignement universel des grands sages de tous les temps, avec le bon sens de l’expérience des siècles et avec la raison philosophique.

Voir l’éthique ISRI >>>

L'auteur

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Jan 182014
 

La Volonté

Hourtal Jean-Armand - Article La volonté (ISRI)Entre le tout et le rien, entre l’absolu et le néant, nous nous efforçons de mener une réflexion qui devraient nous permettre de dépasser des positions dogmatiques stériles. Notre ambition est de rester pratique dans l’approche et la gestion de cette faculté tellement humaine dont on a pu dire que « sans elle, rien ne se fait ».
Notre démarche en direction de la volonté, dans son sens de l’acte volontaire, est celle des Sciences Humaines, sans privilégier une discipline particulière.

 

Voici une proposition de définition

La Volonté Définition JAH-ISRI« La volonté humaine se construit par l’énergie d’une pensée se manifestant dans le temps par un acte libre en vue d’une fin ».
Dans cette phrase, nous retiendrons principalement cinq dimensions :

1- la pensée, 2- le temps, 3- l’acte, 4- la liberté, 5- une fin. Ces éléments doivent être présents dans leurs indicateurs pour que la volonté soit considérée comme pleine, entière et opératoire :

1- La pensée

il est inutile de délibérer sur l’éventuelle antériorité de la pensée sur les autres dimensions

  • une pensée réflexive : c’est la pensée qui s’arrête pour examiner un objet choisi.
  • une pensée consciente : car une pensée non-consciente se rapporte à l’involontaire.
  • une pensée délibérée : cette pensée humaine a un sens, un dessein apte à évoluer.

2- Le temps

l’acte volontaire s’inscrit dans le temps selon une triple compréhension :

  • le temps spécifique de l’acte volontaire, c’est le temps de la réalisation de l’action qui comprend :
  • un temps objectif : c’est le temps chronologique des relations et des horloges.
  • un temps subjectif : de nature psychologique, c’est « la durée » variant selon les circonstances.

3- L’acte

en effet la volonté n’existe que par un acte réel (sans quoi elle n’est que velléité). L’acte doit être :

  • identifiable, l’acte volontaire doit être reconnu comme le fruit d’une action précise (pas du hasard).
  • un acte mesurable, cette mesure est en proportion raisonnable avec l’acte posé.
  • un acte imputable, c’est-à-dire clairement attribué à l’auteur de l’action.

4- La liberté

elle s’exprime dans la possibilité de faire des choix dans le domaine du possible.

  • liberté possible, (ne pas être totalement déterminée par des obligations intérieures ou extérieures)
  • intentionnelle, car l’action volontaire se détermine par l’intention (même implicite) de l’auteur.
  • liberté motivée, cette liberté est la capacité de s’abstenir ou de poser des actes non contraints.

5- Une finalité

car l’objet propre de la volonté c’est la fin acceptée dans toutes ses conséquences.

  • une fin désirée, elle doit présenter une consistance pratique et concrète.
  • une fin réelle, c’est l’aboutissement d’un processus évolutif souhaité par son auteur.
  • une finalité consentie, cet acquiescement achève l’acte voulu en l’intégrant dans le vécu de l’acteur

Cette description conceptuelle « idéale » de l’acte volontaire est très rarement observée dans la réalité quotidienne. Les faits nous amènent à considérer trois niveaux dans la volonté :

  • la volonté organique

Elle est seuil où l’involontaire devient volontaire ; elle exprime les besoins de l’existence : vivre, se reproduire, se nourrir… Les actions sont tournées vers le maintien du passé et tendent à reproduire un plaisir ou à assouvir un besoin sensuel. Cet embryon de volonté poursuit un objectif immédiat, elle a un intérêt pour le matériel et le concret. Elle est à l’œuvre chez les êtres qui fonctionnent selon les impulsions du « tout et tout de suite ».

  • La volonté réfléchie

Elle a une existence conceptuelle et un fonctionnement tendant à l’abstraction. C’est une première étape vers l’autonomie, elle précède et accompagne l’activité rationnelle. Tournée vers l’avenir, elle intègre les principes de causalité, elle est souvent en contradiction, ou en tension avec la volonté organique. La volonté réfléchie est la faculté du citoyen intégré dans son contexte social, familial et professionnel.

  • La volonté supérieure

C’est l’accomplissement et le dépassement des volontés organiques et réfléchies. C’est aussi la synthèse pacifiée des volitions inférieures. La volonté supérieure est l’aboutissement harmonieux du vouloir. Elle serait le privilège des êtres réalisés ayant résolus les principales contradictions psychologiques. Elle rejoint l’éthique.

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Jan 172014
 

Recette (de cuisine)
pour réussir ses projets (en général)
et son projet de vie (en particulier)

Hourtal Jea-Armand - Article RecetteOn a dit, à juste titre, qu’il n’existe pas de système infaillible et « clé en main » pour réussir ses projets. Pour pallier cette carence, voici quelques principes présentés sous la forme d’une recette de cuisine.

 

La recette :

  • Prenez une bonne portion de conviction (dans certaines régions on appelle cette denrée : « croire »)
  • Ajoutez délicatement un gros morceau de vouloir, puis,
  • Incorporez lentement le nécessaire prix à payer.
  • Observez les premiers frémissements de la réussite. Laisser alors mijoter votre projet au feu doux de la patience jusqu’à la perfection du résultat désiré.
  • N’oubliez pas d’introduire dans votre projet la saveur et la valeur de l’éthique, elle seule permet de maintenir ses projets dans une finalité de bien commun.
  • Si vous ne disposez pas de l’ensemble des ingrédients dans votre réserve, vous les trouverez certainement au marché du partenariat.

Éclairage sur les principales notions évoquées :

1) La conviction (ou le fait de croire, d’espérer) :

Ces proches notions sont la base de tout projet, car : « la foi est la ferme conviction de ce que l’on espère, une démonstration des choses que l’on ne voit pas encore ». Il est presque impossible de commencer un projet sans une certaine dose d’espérance. Précisons qu’il ne s’agit aucunement d’une foi aveugle, bien au contraire. Il existe une forme de croyance laïque qui consiste à considérer un projet valide s’il est raisonnablement possible et réalisable dans un temps déterminé. La foi en une transcendance ou une spiritualité peut être aidante, bien entendu, mais, dans ce domaine, l’objet de la foi est secondaire. L’essentiel consiste dans la mise en mouvement des énergies indispensables pour « démarrer » le projet. Le sens de ce projet reposera sur son aspect éthique…
Nous pensons « qu’il est nécessaire d’espérer pour entreprendre et de réussir pour persévérer. L’Espérance contre toute espérance », est l’expression d’une forme de foi, et « l’énergie du désespoir » n’est rien d’autre que l’énergie de l’espoir porté au plus haut degré. C’est-à-dire l’énergie du « vouloir-vivre ».
Croire en son projet est donc le premier ingrédient de la recette qui peut nous conduire à la réussite. Il en est de la conviction comme du sel : il n’est pas besoin d’en mettre des quantités pour en sentir le goût et les effets.

2) La volonté :

La volonté vient en second et conforte la conviction, car il est courant de croire à un projet et ne pas vouloir s’y engager. Il existe plusieurs niveaux à la volonté : de la volonté organique qui recherche les moyens de subsistance, à la volonté héroïque en passant par la volonté réfléchie. C’est principalement cette dernière qui nous intéresse ici. De toute façon, une volonté bien constituée s’inscrit dans cette définition « La volonté humaine se construit par l’énergie d’une pensée se manifestant dans le temps par un acte en vue d’une fin ».

3) Payer le prix :

Tout ce qui demande usage d’énergie, déplacement de matière et réflexion à un prix. Cette remarque banale a parfois été oubliée par certains qui profite indument des efforts des autres. Dans le cas d’un projet, sa réussite est liée à l’acceptation du prix à payer. Le prix se calcule parfois en argent, souvent en énergie et toujours en temps consacré à la réalisation de ce projet. Espérer un résultat sans prix à payer c’est postuler un effet sans cause.

4) L’Éthique :

L’éthique est fondée sur une démarche intérieure qui interroge la visée des valeurs humaines dans leurs relations entre soi-même et ce qui est autre. Elle se construit par une réflexion confrontant les discours et les comportements. L’éthique est une prise de risque en direction du bien et du juste. Son intention s’exprime dans la pensée, la parole et l’action. Construire un projet sur les fondements de l’éthique est un signe de perfection morale.

5) Le partenariat :

Le partenariat permet de disposer des ressources qui nous font défaut, en particulier pour mener à bien un projet. Le partenariat est une démarche de nature coopérative. Il se fonde sur un concept éthique et non simplement utilitariste des relations humaines. Il se construit lorsque plusieurs personnes créent des relations pour partager une idée opportune. Ces acteurs, différents, complémentaires et libres, impliquent leur volonté bonne dans l’action afin d’atteindre un objectif compatible en usant de moyens adaptés.

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Jan 172014
 

Le Partenariat, Précisions Utiles

Hourtal Jean-Armand - Partenariat (article ISRI)Tentative de définition

Le partenariat est une démarche de nature coopérative. Il se fonde sur une conception éthique et non simplement utilitariste des relations humaines. Il se construit lorsque plusieurs personnes créent des relations pour partager une idée opportune. Ces acteurs, différents, complémentaires et libres, impliquent leur volonté bonne dans l’action afin d’atteindre un objectif compatible en usant de moyens adaptés.

 

Le partenariat applique dans l’esprit et dans la lettre les principes de la démocratie et de gestion autonome. Les pratiques opposées au partenariat sous les systèmes à pouvoir hiérarchique absolu (exemple sur le plan politique : la dictature et la tyrannie). Dans la réalité tout système humain se situe « quelque part » entre les deux modèles théoriques purs du partenariat/hiérarchie.

Le concept de partenariat et ses indicateurs :

1)     Une idée opportune initiale :

L’élément fondateur du partenariat est l’émergence d’une idée. Cette idée naît le plus souvent d’un besoin, d’une obligation, d’un danger. Bien entendu cette idée est portée par un être humain, qui sera appelé « acteur ». Le partenariat procède du monde de la pensée consciente.

2)     Des acteurs libres :

« L’acteur est celui qui va jouer un rôle dans un événement » dit M. Larousse.

Les acteurs présentent 3 caractéristiques dans le partenariat.

En premier lieu les acteurs doivent être libres, car le partenariat fait partie des systèmes participatifs et coopératifs qui relèvent des associations volontaires.

Ils doivent être différents, car le partenariat se nourrit de différences dans les compétences, dans les connaissances, les intérêts.

Ils doivent être complémentaires, soir dans un domaine lié au quantitatif (besoin d’un équipier de plus pour compléter une équipe), soit un soin qualitatif (pour combler une carence précise, en connaissance par exemple).

Ceci dit, il existe différents rôles chez les acteurs, ces rôles sont en relation avec une fonction définie par le groupe. Le leader du groupe est au service de l’équipe et non le contraire.

3)     Une volonté bonne :

Il s’agit d’un élément central qui fonde le partenariat « le bon vouloir sans lequel aucune organisation ne peut fonctionner convenablement » disait Michel Crozier dans son livre « l’acteur et le système ». La volonté des acteurs participe à leur propre stratégie tout en incluant les autres acteurs. La volonté bonne intègre et met en pratique les principes de l’éthique.

4)     Les objectifs :

Hourtal Jean-Armand - Partenariat 2 (article ISRI)Dans son sens de , c’est le but que l’on propose d’atteindre.

Une des difficultés chez les humains, c’est que leurs objectifs sont très souvent flous et changeants. On postule parfois que les partenaires doivent avoir des objectifs communs, en réalité les objectifs doivent être :

Compatibles : C’est-à-dire être cohérents les uns les autres et si possibles complémentaires.
Evolutifs : Le partenariat permet d’ajuster les objectifs intermédiaires aux moyens disponibles.

5)     Les moyens :

Ce sont l’ensemble des ressources utilisées pour parvenir aux objectifs, ils seront adaptés à la nature du partenariat. On peut distinguer des moyens financiers, des moyens matériels, des ressources intellectuelles et humaines.

6)     L’espace/temps :

Toute action partenariale s’inscrit dans un espace/temps, le partenariat sera construit lorsque l’ensemble des éléments qui le compose sont réunis dans un même temps (et un même espace).

Partenariat, pouvoir et libertés : Le pouvoir est toujours présent dans le partenariat, mais il prend ici la forme essentielle d’une relation entre des acteurs. Cette relation s’inscrit dans un esprit de négociation, et comme nous l’avons déjà évoqué au début de cette feuille dans une démarche fondée sur l’éthique.

L’originalité du partenariat c’est qu’il conjugue l’usage du pouvoir (en tant que relation) et l’usage des libertés chez les acteurs. En règle générale, pour qu’il y ait partenariat, c’est-à-dire un groupe œuvrant ensemble, il doit y avoir une adhésion libre (et un départ sans sanction) et un pouvoir démocratique (un être humain = une voix), dans le total respect des minoritaires.

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Partenariat ISRI - Les partenariats CDGAI - Vignette

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Déc 132012
 

Ethique ISRI
Réflexions sur l’éthique

Dossier ISRI FRANCE

GÉNÉRALITÉS

D’après l’éthique de Jean-Armand HOURTAL(1)17/10/05, docteur en sciences Humaines, diplômé universitaire d’éthique de la médecine

DEUXIÈME PARTIE
L’ÉTHIQUE, RÉFLEXIONS ET APPLICATIONS : GÉNÉRALITÉS
Ce dossier sur l’éthique est composé de trois parties :
un résumé, des généralités et un développement.
Le lecteur peut prendre la mesure du travail effectué en lisant le résumé. S’il souhaite en connaître les fondements, il lira avantageusement la partie généralités. Enfin, pour tenir comme certains les propos du résumé, il lira soigneusement la partie développement.
De manière connexe, le lecteur peut effectuer un . Nous allons tenter d’approcher l’idée de l’éthique par quelques généralités, par la suite nous approfondirons la notion en entrant davantage dans son intimité.

 

Question de départ

Question de départ

Quand, dans la civilisation Grecque, voici environ 2500 ans débuta la réflexion philosophique sur l’éthique, c’est à dire sur la vie juste, la question initiale n’était pas de savoir ce que l’homme doit faire, mais ce que l’homme veut faire véritablement et fondamentalement. Les Grecs pensaient que si l’homme a compris ce qu’il veut, il saura aussi ce qu’il doit faire pour mener une vie juste. Cette idée, tout a fait pertinente est toujours actuelle.

Le mot Ethique de notre langue française provient, vers 1265, du mot Latin savant Ethica (morale dans le sens de partie de la philosophie) lui-même emprunté au grec Ethikon, êthicos (qui concerne les mœurs) dérivé de êthos (manière d’être habituelle, caractère).

Comme l’a fait avant moi le philosophe Paul Ricœur je propose de distinguer pour des raisons de clarté de l’exposé, entre l’éthique et la morale.

  • L’éthique serait alors le questionnement qui précède l’idée de loi morale. L’éthique se situe à la pointe des interrogations, elle est au devant des questions, elle fraie les chemins et envisage des ébauches de réponse. L’éthique hésite parfois, doute souvent dans les applications pratiques, mais elle s’efforce toujours de progresser vers le meilleur ou le moindre mal, elle cherche laborieusement au risque de l’erreur.
  • La morale serait ce qui dans l’ordre du bien et du mal se rapporte à des lois, des normes, des impératifs. La morale recommande de faire ceci ou de s’abstenir de cela en raison de règles diverses. La morale se réfère à une autorité préexistante réelle ou imaginaire, temporelle ou spirituelle. La morale prescrit : « tu feras ceci et ne feras pas cela », elle est conviction, certitude dans la théorie mais contrainte dans la pratique.

Mais pourquoi avons-nous besoin d’interroger l’éthique et la morale ? Ceci revient à s’interroger sur la signification du « bien », « mal », bon », « mauvais », « juste », « injuste ». Nous tenterons ainsi de mieux comprendre ce que nous appelons l’éthique, les vertus, les valeurs, enfin tout ce qui produit les règles, les normes et les lois et guide notre conduite.

Sur le 'bon' et le 'mal'

Sur le « bon » et le « mal »

Que peut signifier réellement la notion de « bon » ?

Prenons un exemple : Si votre médecin vous dit « il est bon que vous restiez au lit » il serait utile de préciser « bon pour vous » et mieux encore  » c’est bon pour vous de rester au lit si vous voulez être rapidement rétabli de votre grippe ». Ce mot « bon » est valable si votre santé est le point le plus élevé dans la hiérarchie de votre intérêt. Il se pourrait qu’une situation d’urgence vous amène à ne pas rester au lit (par exemple : un incendie dans votre chambre). Est-ce que le mot « bon » du médecin n’est plus valable ? Non bien sur, mais il est des circonstances qui veulent que la priorité vitale n’est certainement pas de rester au lit.

Prenons encore l’exemple d’un salarié qui fait des heures supplémentaires. Ces heures de travail en plus (si elles sont rémunérées) sont « bonnes » pour la paye mais « mauvaises » pour la vie de famille et pour la santé. On peut aussi penser qu’une autoroute est « bonne » pour améliorer la circulation, mais « mauvaise » pour les riverains. Nous pouvons encore imaginer qu’un chirurgien puisse faire du « mal » en opérant son patient afin que ce dernier puisse avoir sa vie sauve, ce qui est habituellement considéré comme un « bien ». Le fait qu’une action soit bonne dépend toujours de la totalité des circonstances, des contextes et des situations. Ce sera donc par rapport à une situation relative que nous pourrons tenter de hiérarchiser ce qui semble plus ou bien « bon » dans l’échelle des valeurs.

Ce qui précède pose la question du « bon » ou du « bien » dans la vie de tous les jours, celui du monde relatif. Mais peut-on considérer l’existence d’un bien ou d’un mal absolu ?

D’une manière générale le « mal » est plus facilement et rapidement perceptible que le « bien ». On remarque en effet une certaine asymétrie entre les « bonnes et les mauvaises actions ». Il n’existe que très peu de façon d’agir pouvant être estimées « bonnes » toujours et partout. Curieusement, ce qui est vertu, comme l’amour de son pays, de sa religion ou l’obéissance à son chef est justement ce qui produit les pires tourments, comme les guerres, les persécutions et les génocides. Ce ne sont pas des prostituées, des ivrognes ou des brigands qui ont inventé l’inquisition, la guerre bactériologique ou les famines organisées. Ce sont de respectables théologiens, des savants nobélisables et des patriotes au-dessus de tout soupçon. En outre le « dangereux terroriste » pour les uns, sera considéré comme « un valeureux résistant » par les autres. Et ceci au gré des circonstances historiques, des points de vue dominants et de la puissance des médias.

Nous pensons néanmoins que les « bons » soins des parents envers les enfants sont une chose « bonne ». Dans d’autres domaines, l’impartialité du juge est considérée partout comme une vertu et en temps normal nous apprécions universellement le respect d’une parole donnée. Par contre, il y a des façons d’agir qui sont, indépendamment des circonstances, toujours mauvaises, parce que, par elles, on nie de façon immédiate et définitive la dignité de la personne

Nous pensons que l’assassinat de femmes et d’enfants ne peut jamais se justifier, même en temps de guerre, même en obéissance à un ordre venant de supérieurs, même cet ordre venait directement d’une « révélation divine ».

Nous pensons que la torture par ses parents d’un petit enfant de deux ans parce qu’il fait pipi au lit est définitivement dans le domaine du mal. Nous trouvons la torture mauvaise parce qu’on ne doit jamais torturer un enfant. Cela est valable dans chaque pays, dans chaque culture et dans l’ensemble de l’histoire des hommes et rien ne peut justifier une conduite différente.

Critères du 'bien et du mal'

Critères du « bien et du mal »

Qu’est ce qui peut servir de critère, pour déterminer le bien et le mal (ou bon/mauvais ou encore juste/injuste) ? Nous faisons référence à la conscience profonde de la personne, (pourvu qu’elle soit en état de fonctionner, ce qui n’est pas une situation généralisée ! ) Dans les meilleures des cas, la conscience témoigne de la présence d’un point de vue absolu dans l’humain qui est un être fini. Et ce point de vue essaie de s’exprimer, même maladroitement sur ce qui est le bien, ce qui est bon, et ce qui est juste.

Posons un premier jalon : si la conscience n’approuve pas une chose, cette chose ne peut être bonne. Par contre, ce qui est en accord évident avec la conscience doit quand même être examiné. La conscience n’a pas toujours raison, car les autres instances de l’être (le corps physique et ses besoins, les 5 sens et leurs mirages, l’ego et son point de vue partiel) peuvent l’induire en erreur.

Même si la conscience en état de fonctionnement permet habituellement de discerner entre le bien et le mal, elle n’est pas un oracle absolu. D’ou l’importance d’examiner toutes choses (le mal comme le bien, mais il convient d’examiner avec plus d’attention ce qui semble « bien » a priori car la « bonne conscience » permet trop souvent de justifier les pires crimes). Il convient de faire évaluer son jugement par celui d’autrui, de ne pas négliger les leçons de l’histoire, de se méfier des évidences, de savoir douter, de parfois s’abstenir et, lorsque cela est possible, de laisser « du temps au temps ».

Diverses conceptions du 'bien et du mal'

Diverses conceptions du « bien et du mal »

Si nous restons sur la question du « bon » et du « bien », on a souvent écrit et dit que le vouloir de l’être humain porte sur le plaisir et l’absence de souffrance. Cette conception n’est pas nouvelle, elle s’appelle « l’hédonisme » (du mot grec « hedone = plaisir »).

Il existe deux variantes de l’hédonisme : la positive qui met l’accent sur la maximalisation du plaisir, c’est la posture de ceux qui ont les moyens d’accroître leurs désirs. La posture négative est celle qui met l’accent sur l’éloignement de la douleur, elle est plutôt ascétique et le « bien » consiste à contenir les désirs dans des limites étroites afin de restreindre les frustrations possibles. Cette dernière posture est l’opinion du philosophe Grec Epicure, elle est liée à la santé car le plaisir à long terme suppose de se maintenir en bonne santé.

Selon Freud, le fonctionnement de la petite enfance se comprend à l’aide de deux concepts : « principe de plaisir » et « principe de réalité ». Le père de la psychanalyse considérait l’ensemble de la vie comme une tentative de compromis entre ce que nous voulons réellement – un assouvissement illimité de la libido- et – l’adaptation à la réalité qui s’oppose à cet assouvissement -.

L’affirmation de Freud est-elle fondée ? Pouvons-nous accepter son modèle du fonctionnement humain. Ce modèle du principe de plaisir et du principe de réalité apporte-t-il l’explication sur les agissements humains ?

Imaginons une personne placée sous narcotique dans un bloc hospitalier. Cette personne est dans un état d’euphorie complète et continue. En effet, par un système de perfusion, il lui est injecté en permanence « une drogue du bonheur ». Le savant indique que cette personne restera 50 ans ou plus dans cette situation et après on ajoutera au narcotique une substance qui tuera le patient sans douleur et sans le réveiller de son rêve enchanté. Qui accepterait parmi vous d’être placé dans cette situation ? Nous pouvons penser que rares seraient les personnes souhaitant « vivre » cette expérience. On peut donc conclure que ce qui intéresse les humains n’est pas simplement le plaisir, mais de poursuivre une vie souvent ordinaire, avec des voisins habituels et des soucis quotidiens mais dans le monde de la réalité.

Nous pourrions prendre un autre exemple : imaginez ce que serait notre vie si nous ne devions jamais mourir ? Quel sens aurait-elle ? Que ferions-nous de notre temps s’il n’était plus aussi précieux ?

Vous commencez peut être à découvrir que l’éthique pose des questions difficiles ?

Examinons à présent deux positions extrêmes pour approcher la relativité dans l’éthique :

1ère thèse :

Tout homme devrait suivre la morale établie dans la société où il vit : Ceci dit en passant il s’agit d’un modèle habituel chez les sociétés « conservatrices » :

  •  contradiction par le fait qu’une norme universelle est posée
  • contradiction car la société n’a pas une seule morale établie (exemple de l’avortement)
  • contradiction car la plupart des sociétés ont été fondées par des personnes qui ont mis en cause l’ordre établi.

2ème thèse :

Tout homme doit agir selon son bon plaisir et trouver son bonheur comme il l’entend

  • cette thèse est amorale dans le sens que le « bien » est uniquement celui de l’individu (et que les autres crèvent)
  • en fait chacun fait ce qu’il veut, à l’exception près que, puisque l’homme ne peut vivre seul, il doit donc nécessairement intégrer le « bien » de l’autre dans sa propre existence. S’il veut trouver son bonheur comme il l’entend, il rencontrera aussitôt l’autre qui pense et fait et veux la même chose.

Indiquons simplement deux positions éthiques irréductibles selon le sociologue Max Weber :

  • l’éthique de la conviction, (ou déontologique) c’est celle des personnes qui, par exemple, en aucune circonstance, n’admettent la mort d’un humain. Cette vision nomme « bonne » ou « mauvaise » une action concernant la vie d’un être humain, sans considérer les conséquences à court ou à long terme. (Cette posture se rapproche de celle du pacifiste absolu qui refuse toujours et en toutes circonstances de « prendre les armes » ou encore celui qui pratique l’acharnement thérapeutique au nom d’une idéologie de la vie).
  • l’éthique de la responsabilité, c’est par exemple celle du politicien qui augmente le potentiel militaire de son pays en vue de créer un effet de dissuasion et de diminuer la probabilité d’une guerre. On l’appelle aussi « téléologique « ou « utilitarisme ».
Comment fonder une éthique universelle ?

Comment fonder une éthique universelle ?

Dans les paragraphes qui précèdent nous avons approché la difficulté de définir un ordre de valeur, c’est à dire une éthique universellement acceptable.

Pour tous les individus qui adhèrent à une croyance religieuse, le problème du bien et du mal est clairement réglé dans leurs textes sacrés (Bible, Coran, Nouveau Testament, Gîta). Pour ces personnes, le fondement de l’éthique est naturellement conforme aux normes religieuses en vigueur dans leur croyance. Il s’agit donc de règles éthiques hétéronomes, car ces règles dépendent d’une autorité extérieure

Pour les personnes qui se réfèrent à une philosophie, à un personnage fondateur, à un gourou mort ou vivant ou encore à une quelconque idéologie (Marxisme, Libéralisme, Maoïsme, et l’ensemble des ismes… etc.) ; la situation par rapport à l’éthique est exactement comparable à la croyance religieuse : cette compréhension de l’éthique est hétérodoxe et a tendance à faire peu de cas de la conscience personnelle.

Par contre, pour les humains qui se réfèrent à une loi intérieure, les fondements de l’éthique doivent répondre à la raison, au bon sens, à l’expérience historique et in fine à la conscience. Il s’agit alors d’une éthique autonome.

En conséquence, les fondements de l’éthique doivent, pour être valides, avoir une portée universelle, répondre à de grands intemporels. Notons en passant que les philosophies et les religions puisent à ce même substrat universel, dans leur théorie tout au moins… Leurs pratiques sont assez souvent éloignées de l’idéal éthique.

C’est dans cette optique que le choix des neuf principes de l’éthique s’est construit progressivement.

  • Les principes de Justice et de Liberté sont issus des travaux de la Commission présidentielle américaine pour l’étude des problèmes éthiques en médecine et en recherche médicale et comportementale.
  • Le principe d’autonomie provient de la première déclaration d’Helsinki en 1964.
  • Les principes de non malfaisance et de bienfaisance sont issus de la tradition médicale, héritière d’Hippocrate.
  • Le principe de communication a été ajouté par le Dr Sann, mon professeur d’éthique, d’après les idées d’Habermas, Lévinas et Goffman.
  • Le principe d’universalité est l’application d’un impératif catégorique, exprimé par Kant dans la « métaphysique des mœurs ».
  • Le principe de cohérence est établi d’après Beauchamp et Childress (Oxford University New-York, 1994) : Il détermine pourquoi l’obligation morale générée par un principe peut être prédominant.
  • Enfin le principe de transcendance est ma participation à cette lente construction. Ce dernier principe pourra, par ailleurs, être contesté par les ultra-matérialistes et les nihilistes de tout poil. Mais arrivé à ce stade de ma réflexion sur la personne humaine, je suis convaincu que l’être humain est plus de la somme de ses parties. De la même manière que l’éthique est plus que la simple addition de chaque principe isolé. Il convient donc de maintenir cette ouverture vers ce qui est encore « mystère ».
L'auteur

Voir la troisième partie sur l’éthique : DEVELOPPEMENT >>>

Voir l’éthique ISRI >>>

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Cliquez sur l’image…Test Exercice sur l'Ethique ISRIFRANCE

Notes de l`article   [ + ]